Jardin Médiéval

Le jardin médiéval est un jardin spécifique, formé dès le Moyen-âge puisant ses inspirations dans le jardin du paradis de la Bible, le jardin d'eden. Il est caractérisé par une organisation et un plan géométrique comprenant :

  • Quatre parterres
  • Une fontaine centrale
  • Plusieurs carrés potagers
  • Un Verger
  • Des plantes médicinales
  • Un ou plusieurs massif de fleurs

Ce jardin est un espace méditatif pour les moines et les autres communautés religieuses ; permettant de se nourrir et de guérir les nécessiteux.

Le Jardin médiéval et ses diverses formes

La pratique des jardins, notamment du jardin médiéval a été préservée dans les monastères. L'église, à cette époque se choisit pour symbole le jardin secret : l'hortus conclusus.

Princes, roi et poètes préfèrent l'hortus deliciarum dit le jardin paradisiaque. Ces deux métaphores sont l'essence du jardin médiéval.

Hortus conclusus : la vision allégorique Chrétienne du jardin médiéval

Le jardin médiéval est un jardin de rêve, un jardin paysager secret et doté d'un puissant symbolisme religieux inspiré par la description de l'épouse, la bien-aimée, dans le cantique des cantiques.

"Elle est un jardin bien clos ma sœur, ma fiancée ; un jardin bien clos, une source scellée. Tes jets font un verger de grenadiers et tu as les plus rares essences : le nard et le safran, le roseau odorant et le cinnamome, avec tous les arbres à encens ; la myrrhe et l'aloès, avec les plus fins arômes"

Ce jardin médiéval devient une allégorie de l'église avec la Vierge en Gloire.

Hortus deliciarum : Une version plus littéraire du jardin du moyen âge

Dans erec et enide de Chrétien de Troyes (1168), le jardin enchanté est un paradis de fruits et de fleurs immortels, d'oiseaux chantant dans les arbres et arbustes. Mélange d'imagination et de réalité, ce sont des lieux idéaux, oniriques et allégoriques.

Le monastère idéal : saint gall

Nous disposons d'un plan détaillé d'un monastère idéal, Saint-Gall en Suisse. Trois jardins y sont représentés :

  1. Le Jardin de simples : près de l'infirmerie pour les plantes médicinales
  2. Le potager : avec laitue, oignons, betteraves, carottes et plantes aromatiques.
  3. Un cimetière : avec des arbres fruitiers plantés en espaliers.

Ces plans, les décrets carolingiens, un poème de Walafrid Stabo et un calendrier de jardinage ( wanderlbert de Prum ) permettent de se faire une idée plus précise du fabuleux jardin médiéval tel qu'il était à l'époque.

Chrétien de Troyes et les vergers du jardin médiéval au moyen âge

Et les vergers ? il n’en est jamais question si tôt dans une oeuvre de Chrétien de Troyes, et ils ne sont pas placés au centre de l’action principale. De plus, si au cours des aventures qui se déroulent dans la nature, au fil des différents romans, on ne compte plus les forêts, les bois, les essarts, les haies, mais aussi les landes, les champs, les plains, les prés, les prairies etc., il n’en est pas de même des vergers.

On relève en tout trente trois occurrences de vergers, et trois de jardins dans les cinq oeuvres Erec et Enide, Cligès, Le chevalier au lion, Le chevalier à la charrette, La queste du Graal...

Mais si les vergers jouent un rôle important dans l’action, ils ne sont jamais décrits de façon très précise : ainsi les seuls arbres nommés sont le siquamor et l’olivier verdeant. 

On peut ajouter le poirier, nommé implicitement par son fruit, la poire. Il y a des fleurs, des fruits, des arbres, des antes, des feuilles, de l’herbe (la prairie), et c’est tout.

Poème de Walafrid Stabus et l'hortulus 

Walafrid, alternativement orthographié Walahfrid, surnommé Strabon (ou Strabus, c'est-à-dire « aux yeux louches ») est un moine franc et un écrivain de théologie.

Le poème le plus célèbre de Walafrid Strabus ( 808-849 ) est l'Hortulus, dédié à Grimald. C'est le récit d'un petit jardin potager qu'il avait l'habitude de cultiver de ses propres mains, et se compose en grande partie de descriptions des diverses herbes qu'il y cultive et de leurs usages médicinaux.

La sauge tient la place d'honneur ; puis vient la rue, l'antidote des poisons ; et ainsi de suite à travers les melons, le fenouil, les lys, les coquelicots et de nombreuses autres plantes, pour finir avec la rose, « qui en vertu et en parfum surpasse toutes les autres herbes, et peut à juste titre être appelée la fleur des fleurs ».

Plantes médicinales dans le jardin médiéval

Les plantes, aux vertus médicinales précieuses au Moyen-Age, étaient également des instruments de plaisir. Elles étaient la base des parfums et des cosmétiques. Vous pouvez trouver dans le jardin médiéval de nombreuses herbes aromatique et médicinales :

  • Souci des champs ( Calendula arvensis )
  • Bleuet ( Centaurea segetum )
  • Bourse-à-pasteur ( Capsella bursa-pastoris )
  • Moutarde des champs ( Sinapsis arvensis )
  • Lin purgatif ( Linum catharticum )
  • Mauve sylvestre ( Malva sylvestris )
  • Coquelicot ( Papaver rhoeas )
  • Chiendent Officinal ( Elytrigia repens )
  • Benoîte urbaine ( Geum urbanum )
  • Marronier d'Inde ( Aesculus hippocastanum )
  • Achillée millefeuille ( Achillea millefolium )
  • Pâquerette ( Bellis perennis )
  • Vergerette du canada ( Erigeon canadensis )
  • Hélichryse ( Helichrysum stoecas )
  • Camomille allemande ( Matricaria chamomilla )
  • Chardon-Marie ( Sylibum marianum )
  • Tanaisie ( Tanacetum vulgare )
  • Pissenlit ( Taraxacum officinale )
  • Tussilage ( Tussilago farfara )
  • Sisymbre ( sisymbrium officinale )
  • Millepertuis perforé ( Hypericum perforatum )
  • Lierre terrestre ( Glechoma hederacea )
  • Hysope ( Hyssopus officinalis )
  • Lavande vraie ( Lavandula augustifolia )
  • Origan ( Origanum vulgare )
  • Sauge officinale ( Salvia officinalis )
  • Plantain lancéolé ( Plantago lanceolata )
  • Aigremoine eupatoire ( Agrimonia eupatoria )
  • Grande ortie ( Urtica dioica )
  • Verveine officinale ( Verbena officinalis )
  • Pensée sauvage ( Viola tricolor )
  • Sureau noir ( Sambucus nigra )
  • Egopode ( Aegopodium podagraria )
  • Grande bardane ( Articum lappa )

Et bien d'autres plantes médicinales sont possibles pour agrémenter votre jardin du moyen âge !

Le jardin médiéval poétique du Moyen âge est le jardin du moi

L'amour de Moy, L'amour de Moy sy est enclose, En un jolly jardinet, Ou croist la rose et le muguet. Et aussi faict la passerose. Mon jardinet est si playsant, Et garny de toute flour; Et sy est gardé d'ung amant, autant la nuict comme le jour. Hélas ! Il n'est si doulce chose, que ce doulx roussignolet, qui chante cler au matinet : quand il est las, il se repose. Je la veis l'aultre jour cueillant, En ung vert pré la violette, et me sembla si advenant, et de beaulté la très parfaicte. Je la regarday une pose : Elle estoyt blanche comme let, et doulce comme une aignellet, Vermeillette comme une rose. Poème anonyme du 16ème siècle.

Vous souhaitez aménager un jardin médiéval ou un jardin contemporain du moyen âge ?